samedi 26 décembre 2009
Sound of silence
Ça commence à faire.
Mais que faire ? Continuer à l'alimenter ou le laisser en berne et me concentrer uniquement sur l'écriture de mon bouquin ?
Les avis divergent, et il n'y a pas de jeu de mots ;)
Alors quoi de neuf ?
Disons que le Père Noël, en homme généreux qu'il est, m'a gratifié de l'apport d'une grosse crève un peu en avance.
Du coup, moi qui voulait avancer durant mes congés Noëllique (je sais, ça se dit pas), c'est peine perdue.
Je me suis attelé en parallèle à l'écriture d'une nouvelle qui devrait j'espère s'insérer dans un recueil parmi les créations d'autres auteurs réellement chevronnés.
Je croise les doigts pour que ce projet se concrétise par la suite. Ce serait une bonne opportunité pour tenter une percée dans le monde du polar. Et c'est également un excellent exercice.
Je jongle donc entre ces deux projets, avec plus ou moins de réussite, selon mes inspirations et mon temps libre.
Lundi, reprise du boulot, pour ma dernière semaine dans mon service actuel.
La nouvelle année débutera avec la prise d'un nouveau poste, donc beaucoup d'investissement et forcément un peu moins de temps pour me consacrer à l'écriture.
Mais tout ça c'est demain, et pour être original, demain est un autre jour....
En attendant, je vous souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année en famille ou entre amis...
dimanche 22 novembre 2009
Mission pas impossible
Non, il n'est pas l'heure de célébrer la naissance du divin enfant.
Mais aujourd'hui, le cap dont je parlais dans mon dernier billet a été franchi.
Les 100.000 caractères qui correspondent à une étape importante dans la phase d'écriture ne sont plus désormais un objectif insurmontable.
Ce qui me donne l'espoir que celui de pouvoir un jour apposer le mot "FIN" est à ma portée.
Déjà quatre mois et demi d'écoulés depuis le jour où j'ai commencé à imaginer les premières lignes de ce polar.
Le temps est passé à une de ces vitesses. J'ai l'impression que c'était hier.
Bien sûr, durant ces 4 mois, il y a eu des périodes improductives. De nombreuses semaines durant lesquelles le roman n'évoluait pas d'un mot. On va dire que cela aura été des stades de ressourcement, comme lorsque le paysan met son champ en jachère pour pouvoir le rendre plus fertile la saison d'après.
Je sais aussi que je suis capable d'écrire davantage en étant plus rigoureux. Mais il est plus simple de s'atteler à la tâche quand on a l'esprit libéré.
Ma femme a retrouvé du travail. Je suis content pour elle, car la période de chômage qu'elle a traversée n'était pas facile. Quoi de plus démoralisant que de passer des entretiens qui n'aboutissent pas. On se remet en question, on finit par douter de soi, de ses capacités, de ses compétences.
Je sais qu'aujourd'hui elle se sent mieux. Et si elle va mieux, je vais mieux également.
Son bonheur suffit à me rendre heureux, l'esprit léger.
Il reste encore mon cas personnel. Finaliser dans les meilleures conditions un éventuel nouveau poste.
Ensuite, je pourrais enfin me consacrer plus amplement à l'avancée de mon roman.
Mais rien ne sert de mettre la charrue avant les bœufs, tout ça c'est demain.
Et demain est un autre jour...
vendredi 20 novembre 2009
Plaisir d'écrire.
Cela faisait un bout de temps aussi que je ne m'étais pas collé aussi longtemps devant l'écran.
J'ai passé mon après-midi à rédiger les suites de l'enquête de mon équipe de flics versaillais.
Comme la poule, je me sens assez fier de ce que je viens de pondre.
Mais je ne vais pas chanter cocorico tout de suite, car il n'est pas exclu que demain, certains passages ne me plaisent plus.
Une chose est sûre. Je n'ai plus ce principe ridicule qui me faisait croire que ma séance d'écriture avait été bonne en fonction du nombre de pages rédigées. Je raisonne désormais davantage sur la qualité de ce qui a été couché sur la feuille.
Si je devais me contenter de la quantité, je dirais que 2 pages en 5 heures pour aujourd'hui, c'est pas mal, mais peut mieux faire.
Cependant, le contenu me plaît bien. Il commence à y avoir un peu de consistance et de constance par rapport aux tâtonnements du début, quand l'histoire avait du mal à se poser.
Il faudra que je reprenne ça un de ces jours.
En attendant, je vais profiter d'avoir des élans d'inspiration pour poursuivre la rédaction des pérégrinations de mes enquêteurs. Ils avancent doucement. Il serait dommage pour eux que cela s'arrête en si bon chemin.
A noter également que j'arrive à un cap important pour moi dans l'écriture de ce bouquin.
Ce cap, c'est celui des 100.000 caractères que je devrais atteindre si tout se passe bien dans la soirée ou demain.
Mais comme vous le savez, demain est un autre jour...
jeudi 5 novembre 2009
La fuite dans les idées.
Il faut dire qu'en ce moment, le temps passe à une de ces vitesses alors que moi j'en subis une perte (de vitesse).
Il y a des personnes qui adorent l'automne, la pluie, les feuilles qui tombent, mais en ce qui me concerne, comme tout bon hérisson qui se respecte, j'ai l'impression d'être en pré-hibernation et de finir l'année sur les rotules.
Difficile avec cette fatigue de trouver l'oxygène qui permette d'approvisionner le cerveau et l'imagination.
Ce qui est dommage, c'est qu'il y a des moments dans la journée où les idées me viennent, et où je suis prêt à les coucher sur le papier.
Malheureusement, c'est toujours à des moments où je n'en ai pas la possibilité.
Alors j'essaye de les garder dans un coin de la tête, me promettant le soir venu de les ressortir et de les aligner sur la page blanche.
Mais quand je peux enfin m'atteler à la tâche, les idées se sont échappées.
C'est là que me reviennent à l'esprit les paroles d'une chanson de Jacques Higelin : "La fuite dans les idées" dont voici le premier couplet, reflet parfait de mon état psychologique.
"Un soir où je prenais racine
entre la cuisine et le bar
dans un état
secondaire
planté comme un conifère
devant
ma ma-
chine à frapper les mots
incapable d'en a-
ligner trois
sans me sentir aussitôt la proie
d'une effroyable incertitu-
ude"
Le week-end arrive à grand pas, et j'espère qu'il permettra de remettre en branle la machine à penser.
Et il arrive vite, car le week-end c'est demain.
Et comme de coutume, demain est un autre jour...
samedi 24 octobre 2009
Au pays de mes lectures en chantier...
Bon, j'avoue qu'entre deux, une petite partie de "Paf le chien", ça détend !
Cette semaine, cela a été écriture le matin dans le train, et le soir, lecture au retour.
Hé oui ! J'ai cédé à la tentation.
Je m'étais promis de me concentrer uniquement à l'ébauche de mon roman, mais l'addiction a été trop forte.
J'ai donc lu "Maryline de Boulogne" de Michel Vigneron. Son premier roman.
Un bon polar. Une action allant crescendo, et un final qui change de ce qu'on a l'habitude de lire.
Un livre qui donne envie de lire le suivant "Boulogne K", sorti début septembre.
Sinon, j'ai entamé "Lignes de sang" de l'excellent Gilles Caillot.
On se rend déjà compte dans les premières pages des progrès que l'auteur a accomplis depuis "L'ange du mal". Verdict une fois que j'aurais atteint le point final.
Bref, tout ça pour dire qu'il est difficile pour un apprenti comme moi, de se passer de cette douce et agréable drogue qu'est la lecture.
L'expérience de chaque livre m'enrichit, fertilise mon imagination. En espérant que les semences engendreront sur ma création, un roman qui plaira à un panel de lecteurs.
J'ai déjà apporté quelques corrections à des points qui ne me plaisaient pas dans la première partie.
Je vous propose donc un nouveau lien pour découvrir ce qui a été couché sur le papier.
EXTRAIT TALION MORTEL
N'hésitez pas à me faire part de vos retours positifs ou négatifs sur le groupe facebook ou sur le forum (lien disponible sur ce blog ou en cliquant ICI).
Petit message personnel à Paul & Max : toute tentative de pollution intempestive ou de sabordage de mon couple sera sanctionné cruellement dans un bain de sang.
Je vous dis donc à demain.
Mais demain, est un autre jour...
dimanche 18 octobre 2009
Poil dans la main (bis)
Voilà que se termine un week-end passé à flemmarder.
Un peu d'internet (et la découverte d'un excellent forum "Polars d'eux"), un peu de télé (Kaamelott forcément pour le nouvel opus sur M6), un peu de vidéo (la saison 2 de Dexter. Je suis inconditionnel), un peu de jeu vidéo (je vous recommande les lapins crétins sur la wii, débile à souhait) et repas en amoureux avec mon épousée. Si ça ce n'est pas le bonheur ! Ça y ressemble
Un constat dans tout ça... Pas d'écriture.
On ne peut pas tout faire, surtout quand on ne fait rien.
Mais il est bon aussi de laisser reposer la bête, de profiter de la vie. Cela permet de laisser l'imagination travailler silencieusement en arrière-fond.
De toute façon, demain il faut retourner au boulot, reprendre le train dans lequel je reprendrais le cours de mon roman.
Mais inutile de vous ennuyer avec ça, puisque tout ça c'est demain.
Et comme vous vous en doutez, demain est un autre jour !
jeudi 15 octobre 2009
Quand le temps file
Le temps passe à une vitesse grand V.
Je m'étais juré d'enrichir le blog plus fréquemment, mais pris dans le tourbillon du quotidien, on ne peut que constater impuissant que les minutes et les heures s'écoulent sans que l'on puisse s'en rendre compte sans que l'on ait pu remplir les objectifs fixés.
Il y a quand même des choses positives.
J'ai repris à un rythme plus régulier l'écriture. Environ 1 heure par jour.
Mon histoire avance, tranquillement. Je suis resté longtemps dans un tunnel, immobile, aveugle.
La lumière s'est rallumée et son intensité augmente de jours en jours.
Je croise les doigts pour que ça dure.
Je voulais aussi souligner le fait qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'un grand auteur du thriller français.
Alors Monsieur Franck Thilliez, (Monsieur avec un grand M), je te souhaite un joyeux et excellent anniversaire.
Voilà un homme à qui tout sourit : en moins de 15 jours, sortie de son nouveau roman "Fractures" et sortie de son livre précédent "L'anneau de Moebius" chez Pocket.
Je m'en retourne à mes occupations et vous dit peut-être à demain.
Mais étant donnée ma régularité du moment, et le fait que demain est un autre jour...
mercredi 7 octobre 2009
Fiat lux, Lux fit
Mais le résultat est là. l'écriture a repris son cours depuis lundi.
J'ai enfin pu finaliser le chapitre sur lequel j'étais bloqué depuis bientôt 2 mois, et j'en ai attaqué un nouveau.
Le principal, c'est que non seulement j'ai repris la suite du roman, mais surtout, le plaisir est de nouveau là.
Tout doucement, comme le chanterait Bibi, le déroulement se remet en place dans les recoins de mon cerveau. Je me replonge dans l'ambiance, les sensations reviennent.
Je m'aperçois qu'il est très difficile de reprendre une histoire commencée quelques semaines, quelques mois auparavant. On perd certaines notions, certains points de détails comme les dates, les lieux.
Imaginez reprendre l'écriture en parlant des arbres qui bourgeonnent, de l'éclosion des premières fleurs, alors que deux pages auparavant, on était en février, sous la neige et le froid...
Pas très crédible !
Une période creuse comme celle-ci, j'espère ne plus avoir à le revivre.
C'est une des raisons qui m'a fait prendre la décision de mettre la lecture de côté, afin de m'octroyer une plage horaire quotidienne pour poursuivre l'écriture.
En croisant les doigts pour que l'inspiration se manifeste lors de ces créneaux.
Mais on verra ça demain... Parce que demain est un autre jour.
samedi 3 octobre 2009
Salons en chaine
Plus de 70 auteurs (beaucoup d'auteurs régionaux) et une bonne petite ambiance. Même si le public n'était pas forcément au rendez-vous. En tout cas, pas une grosse affluence sur mes quelques 2h30 de présence.
C'est pas grave, j'ai pu en profiter pour rediscuter avec Johann Moulin, puis avec Hervé Jourdain dont c'était le premier salon en tant qu'auteur, 2 semaines avant sa participation au festival de Cognacq.
Belle rencontre avec Jeanne Desaubry, publiée aux éditions Krakoen, qui nous a narrée avec passion et de façon captivante son histoire personnelle.
Forcément, en ressortant de là, j'ai toujours une envie encore plus forte de revenir devant ma page blanche. Surtout en apprenant la vitesse avec laquelle les petits copains progressent sur leurs oeuvres respectives.
Plus que quelques jours avant le retour dans le grand bain. Encore quelques petites choses à voir, une bonne relecture des pages déjà écrites pour me replonger dans l'ambiance, et hop...en deux temps, trois mouvements j'aurais tout terminé. Bon, je rêve un peu, mais quoi... Ça fait pas de mal d'y croire.
Une amie a postée dans ses citations favorites "Si t'as pas fait aujourd'hui, pas grave, y a plein d'autres jours".
Alors tout ça on verra demain, parce que demain est un autre jour.
mardi 29 septembre 2009
Salon mortel
Une journée en compagnie de Franck Thilliez, Johann Moulin et Michel Vigneron m'auront suffit pour me redonner le peps nécessaire pour replonger devant la page blanche.
Hier, j'ai rendu de nombreux livres que j'avais empruntés à la médiathèque.
Je passe peut-être trop de temps à lire et cela au détriment de l'écriture. Bien sûr je garde quelques ouvrages à côté desquels je ne peux évidemment pas passer : "Fractures" de Franck Thilliez, "Lignes de sang" de Gilles Caillot...
Bref, les livres d'auteurs que j'apprécie tant pour leur qualité d'écriture, que pour leur côté humain.
Ça fait bizarre de parler d'un côté humain à propos de personnes qui racontent des histoires sur la noirceur de l'être :-)
Le week-end qui arrive, il y a un salon du polar à Roissy-en-Brie. L'occasion de revoir Johann Moulin, l'écrivain voyageur, et aussi Hervé Jourdain. Hervé, écrivain talentueux qui pour son premier roman,"Sang d'encre au 36" est nominé pour le festival de Cognacq aux côtés de pointures comme Karine Giebel, Laurent Scalèse...
En plus, ce sera sauf erreur son premier salon. Être là pour recueillir ses premières impression à chaud, et pouvoir échanger avec lui, ce ne sera que du bonheur.
Je vais dès à présent essayer de reprendre avec une plus grande régularité la mise à jour du blog. Voire certainement faire un message sur Facebook aux membres du groupe.
Dans un prochain billet, j'évoquerais les échanges que j'ai pu avoir avec les auteurs samedi derniers à Templemars.
Mais on verra ça demain, et demain est un autre jour...
mardi 15 septembre 2009
Remotivation
Cela fait un bout de temps que je suis aux abonnés absents.
La faute à une rentrée professionnelle assez chargée, m'ayant un peu mis sur les rotules et ayant mis ma motivation "scripturale" en berne.
Il était temps que je me donne un coup de pied au c... et que je me remotive.
J'ai pris le plumeau, et je vais donc donner un coup de dépoussiérage aux toiles d'araignée qui se sont installées par ici.
Bon, pas évident, car la rentrée littéraire est tout aussi chargée, et de nombreux chefs-d'œuvre arrivent sur les gondoles des libraires.
Lire ou écrire, cruel dilemme.
Je vais tenter de me poser un peu, me concentrer et me consacrer à l'écriture.
Ce soir c'est Champion's league, alors peut-être demain.
Mais demain est un autre jour !
mercredi 26 août 2009
Poil dans la main...
jeudi 20 août 2009
Quand l'Histoire me rattrape...
mardi 18 août 2009
La Muse m'habite
dimanche 16 août 2009
That's all folks !!!
vendredi 14 août 2009
Pull marine...
J'ai touché le fond de la piscine...
mercredi 12 août 2009
Panam, Panam, Panam...
lundi 10 août 2009
Au soleil...
vendredi 7 août 2009
Motivé, motivé...
mercredi 5 août 2009
Suivez le guide
Hervé m'explique gentiment.
mardi 4 août 2009
Spontex
dimanche 2 août 2009
Le travail, c'est la santé...
mercredi 29 juillet 2009
Alors ? Heureux ?
mardi 28 juillet 2009
Mais qui sans amour existe ?
lundi 27 juillet 2009
Quand sonne le glas
Ces derniers jours de repos, axés sur lectures, détente et apéros m'ont permis de faire un break qui s'avérait nécessaire.
Ce soir, retour devant mon écran pour m'atteler à la rédaction de la suite du roman.
La cadence sera peut-être moins fournie que lors de ces 3 dernières semaines, mais les différents retours qui m'ont été fait pour le moment sur ce qui a déjà été rédigé sont positifs, même venant de la part d'auteurs que j'admire.
Je suis donc très motivé, et j'ai une grosse envie d'avancer dans l'écriture de l'histoire.
Alors, peut-être que les pages vont se succéder plus vite que je ne le pense.
On verra demain ce qu'il en est.
Parce que demain est un autre jour...
jeudi 23 juillet 2009
Une pause s'impose
mardi 21 juillet 2009
Astralement vôtre
dimanche 19 juillet 2009
De fil en aiguille...
samedi 18 juillet 2009
De l'importance des mots
Statu Quo
jeudi 16 juillet 2009
Scène d'autopsie
Jacques Varenne les attendait dans la salle en compagnie de Gauthier, le garçon de salle. Ce dernier était chargé de la manipulation du corps. Il finissait de déposer sur la table le corps de Doukas, tandis que les deux flics enfilaient la tenue règlementaire : blouse blanche à fermeture dorsale, masque et calot en tissu.
Ce rituel était rébarbatif, mais moins que les consignes d’hygiène que devaient respecter le médecin légiste et le personnel travaillant dans la chambre mortuaire. La liste des recommandations à respecter avant, pendant et après l’autopsie était longue comme un jour sans pain.
- Bienvenue pour la fête à Salakis. Je vous présente Sir Taki, leur dit Jacques en désignant le cadavre. Et agrippant Gauthier par l’épaule, il mima la fameuse danse grecque.
Décidément, pensa Nathalie, je ne me ferais jamais à l’humour des légistes.
Elle se mit dans un coin et prépara son Nikon.
Franck lança un regard compatissant au garçon de salle. Le genre de regard qui voulait dire ça doit pas être facile tous les jours.
- Bonjour Père Lascèse. Si t’es venu pour la confession, je crois que t’es un peu en retard. Il a déjà poussé son dernier soupir.
- Que nenni mon bon Varenne, je suis venu pour tes problèmes de fuite.
Le duo était rodé à l’exercice. Une chose était sûre. Entre le Père Lascèse et la fuite à Varenne, on ne pouvait que se sentir au cœur de Versailles.
Le travail pouvait débuter. Il y en avait au mieux pour une heure, au pire trois.
Le légiste fit les premières constatations relatives à l’examen externe.
- Comme vous pouvez le voir, on peut exclure d’office l’hypothèse du suicide. Il a l’air d’en avoir pris plein la poire le bel Hellène.
Du menton au pubis, sur toute la ligne médiane, le corps présentait une longue plaie contuse qui avait été recousue grossièrement, tout comme les yeux et la bouche.
De là où se trouvait Franck, on avait l’impression que le cadavre était revêtu d’un costume et qu’il suffisait d’ouvrir la longue fermeture éclair qui parcourait son buste pour découvrir ce qu’il se cachait dessous.
Le légiste releva des excoriations sur les poignets et sur les chevilles, signe que la victime avait été ligotée.
Il poursuivit l’examen de surface, énumérant dans l’enregistreur les diverses observations qu’il effectuait.
Alors que Nathalie, mitraillait avec son objectif les différentes parties du corps, il entreprit de défaire minutieusement les coutures sur l’ensemble des parties corporelles concernées.
- Nath’, prends bien les nœuds en gros plan, dit Lascaux. Cela nous sera utile pour déterminer la latéralité du meurtrier.
A l’aide d’une pince, et d’un petit ciseau, Varenne commença par les yeux et la bouche, en prenant soin de bien mettre de côté les fils pour les besoins de l’enquête.
- Putain de sa mère, lâcha t-il en soulevant les paupières.
Par réflexe, Franck s’avança vers la table de travail.
Les cavités orbitales étaient vides. Enfin, pas totalement.
Les globes oculaires avaient été éviscérés, mais les cavités semblaient contenir des petits objets.
-Gauthier, passe-moi la pince à tissus et une coupelle métallique.
Lorsqu’il ressortit l’instrument de l’endroit où aurait dû se trouver un œil, il y avait à son extrémité quelque chose qui ressemblait à un bout d’os recouvert de sang séché.
En l’observant de plus près, il s’aperçut qu’il s’agissait en réalité d’une prémolaire. Une dent humaine.
Dans les cinq minutes qui suivirent, il retira ainsi quinze dents de la cavité de droite, et quatorze de la gauche. Certaines étaient abimées et avaient été rafistolées avec des plombages.
Mais elles avaient toutes le point commun d’être enduites d’hémoglobine.
Il s’approcha un peu plus près du visage et étudia les aspects des blessures oculaires.
- L’énucléation a été faite sauvagement. Les quatre muscles droits, les deux muscles obliques et le nerf optique ont été sectionnés avec un outil tranchant mais non chirurgical. Je pencherais pour des ciseaux, un couteau ou un cutter. Il y a une forte présence de sang dans les cavités orbitales, ce qui signifie que lorsque la victime s’est fait arracher les yeux, elle était encore en vie.
- Est-ce que c’est la raison de la mort ? s’enquit Franck.
- Je ne pense pas. L’hémorragie n’a pas été suffisamment conséquente pour provoquer la mort. Mais si le sujet était fragile, la douleur a pu engendrer un arrêt cardiaque. L’étude des organes nous permettra d’être fixés. En tout cas, pour les prélèvements de l’humeur vitrée, faudra repasser.
Les mains gantées du légiste se posèrent sur la bouche afin de l’ouvrir et d’examiner l’intérieur.
Franck eut un haut-le-cœur qu’il réussit à contenir en découvrant le contenu.
Dans une bouillie de sang coagulé et entre les mâchoires édentées, deux iris observaient les doigts qui s’agitaient autour des lèvres du cadavre.
Les globes oculaires avaient été placés, tant bien que mal, dans l’orifice buccal.
Tout en immortalisant la scène sur la pellicule, Nathalie ne put s’empêcher de faire un commentaire.
- Mais quel malade peut avoir l’esprit aussi dérangé pour faire un truc pareil ?
- Attendez encore un peu, répliqua Varenne. Si les radiographies sont exactes, vous risquez de ne pas être au bout de vos surprises.
Sur ces paroles, il s’empara de nouveau de la pince et des ciseaux qu’il avait utilisés auparavant pour ôter les fils des yeux et de la bouche du pauvre Grec, puis tout aussi méticuleusement, il retira les fils qui reliaient sa gorge à son pubis.
Un morceau de plaque minéralogique était calé entre les côtes de la cage thoracique, sur lequel était gravé le chiffre 196.
Une fois retiré, il fût placé avec les fils, autres pièces à convictions.
- Je crois qu’on va devoir se passer de l’examen de la plupart des organes.
Le bloc cœur-poumons, le foie, les reins, la rate manquaient à l’appel. Seuls subsistaient pour l’analyse, l’estomac, la langue et le larynx.
Si on pouvait tirer quelques informations de l’estomac, comme l’heure approximative du dernier repas, l’étude du larynx et de la langue n’apporteraient rien d’utile. Le défunt ne paraissant pas avoir été assassiné par strangulation ou par suffocation.
- Notre gus devait mouiller dans une affaire de trafic d’organes, dit Franck en jetant un regard de dégoût sur la dépouille de Doukas. Tu crois qu’on aurait pu l’utiliser comme donneur non-volontaire ?
- Non, pas du tout. Et c’est un non catégorique. Là encore, les organes n’ont pas été ablatés correctement sur un plan médical. Ils ont été arrachés violemment. La personne qui a fait ça ne pourra pas les utiliser pour une transplantation.
Pour le cœur par exemple, les veines caves et l’aorte n’ont pas été sectionnées, mais littéralement broyées.
- Mais quel intérêt l’assassin peut-il avoir à prélever ces organes s’il ne peut rien en tirer ?
- Ca, c’est ton job de le découvrir Franck. Je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est que votre apollon a succombé lorsque son bourreau lui a extrait le cœur.
Il effectua encore quelques examens, des prélèvements, puis demanda à Gauthier de refermer le corps et de le nettoyer.
Varenne raccompagnait les deux flics vers la sortie de la salle lorsque Lascaux lui demanda s’il savait pourquoi le macchabé sentait autant la javel.
- Ce n’est qu’une supposition, mais vois-tu, en chambre mortuaire, on utilise de l’eau de Javel® à 36°Chl, ce qui représente environ 2% de chlore actif, pour procéder à la désinfection des sols et surfaces, des protections réutilisables comme les bottes et les lunettes, les récipients contenant les prélèvements, et également le corps du défunt quand toutes les incisions cutanées ont été suturées. En passant l’intégralité du corps à la javel, l’assassin a du vouloir s’assurer d’effacer toute trace pouvant permettre de l’identifier.
- Je te remercie Jacques. Je sais que ce n’est pas la procédure, mais est-ce que tu peux me faxer une copie du rapport d’autopsie quand tu l’auras rédigé ?
- Pas de problème mon Père. Tu sais que c’est un péché ? Tu vas devoir te trouver un confesseur.
- Et toi un plombier. Ce serait un comble que ta fuite perdure.
Franck prit congé et regagna la sortie de l’Unité Médico-Légale en compagnie de Nathalie.
En enfourchant sa moto, il lui requit de faire parvenir à son bureau les clichés de l’autopsie pour la fin d’après-midi.
Il était 13h30.
Elle allait devoir faire vite."