mercredi 29 juillet 2009
Alors ? Heureux ?
mardi 28 juillet 2009
Mais qui sans amour existe ?
lundi 27 juillet 2009
Quand sonne le glas
Ces derniers jours de repos, axés sur lectures, détente et apéros m'ont permis de faire un break qui s'avérait nécessaire.
Ce soir, retour devant mon écran pour m'atteler à la rédaction de la suite du roman.
La cadence sera peut-être moins fournie que lors de ces 3 dernières semaines, mais les différents retours qui m'ont été fait pour le moment sur ce qui a déjà été rédigé sont positifs, même venant de la part d'auteurs que j'admire.
Je suis donc très motivé, et j'ai une grosse envie d'avancer dans l'écriture de l'histoire.
Alors, peut-être que les pages vont se succéder plus vite que je ne le pense.
On verra demain ce qu'il en est.
Parce que demain est un autre jour...
jeudi 23 juillet 2009
Une pause s'impose
mardi 21 juillet 2009
Astralement vôtre
dimanche 19 juillet 2009
De fil en aiguille...
samedi 18 juillet 2009
De l'importance des mots
Statu Quo
jeudi 16 juillet 2009
Scène d'autopsie
Jacques Varenne les attendait dans la salle en compagnie de Gauthier, le garçon de salle. Ce dernier était chargé de la manipulation du corps. Il finissait de déposer sur la table le corps de Doukas, tandis que les deux flics enfilaient la tenue règlementaire : blouse blanche à fermeture dorsale, masque et calot en tissu.
Ce rituel était rébarbatif, mais moins que les consignes d’hygiène que devaient respecter le médecin légiste et le personnel travaillant dans la chambre mortuaire. La liste des recommandations à respecter avant, pendant et après l’autopsie était longue comme un jour sans pain.
- Bienvenue pour la fête à Salakis. Je vous présente Sir Taki, leur dit Jacques en désignant le cadavre. Et agrippant Gauthier par l’épaule, il mima la fameuse danse grecque.
Décidément, pensa Nathalie, je ne me ferais jamais à l’humour des légistes.
Elle se mit dans un coin et prépara son Nikon.
Franck lança un regard compatissant au garçon de salle. Le genre de regard qui voulait dire ça doit pas être facile tous les jours.
- Bonjour Père Lascèse. Si t’es venu pour la confession, je crois que t’es un peu en retard. Il a déjà poussé son dernier soupir.
- Que nenni mon bon Varenne, je suis venu pour tes problèmes de fuite.
Le duo était rodé à l’exercice. Une chose était sûre. Entre le Père Lascèse et la fuite à Varenne, on ne pouvait que se sentir au cœur de Versailles.
Le travail pouvait débuter. Il y en avait au mieux pour une heure, au pire trois.
Le légiste fit les premières constatations relatives à l’examen externe.
- Comme vous pouvez le voir, on peut exclure d’office l’hypothèse du suicide. Il a l’air d’en avoir pris plein la poire le bel Hellène.
Du menton au pubis, sur toute la ligne médiane, le corps présentait une longue plaie contuse qui avait été recousue grossièrement, tout comme les yeux et la bouche.
De là où se trouvait Franck, on avait l’impression que le cadavre était revêtu d’un costume et qu’il suffisait d’ouvrir la longue fermeture éclair qui parcourait son buste pour découvrir ce qu’il se cachait dessous.
Le légiste releva des excoriations sur les poignets et sur les chevilles, signe que la victime avait été ligotée.
Il poursuivit l’examen de surface, énumérant dans l’enregistreur les diverses observations qu’il effectuait.
Alors que Nathalie, mitraillait avec son objectif les différentes parties du corps, il entreprit de défaire minutieusement les coutures sur l’ensemble des parties corporelles concernées.
- Nath’, prends bien les nœuds en gros plan, dit Lascaux. Cela nous sera utile pour déterminer la latéralité du meurtrier.
A l’aide d’une pince, et d’un petit ciseau, Varenne commença par les yeux et la bouche, en prenant soin de bien mettre de côté les fils pour les besoins de l’enquête.
- Putain de sa mère, lâcha t-il en soulevant les paupières.
Par réflexe, Franck s’avança vers la table de travail.
Les cavités orbitales étaient vides. Enfin, pas totalement.
Les globes oculaires avaient été éviscérés, mais les cavités semblaient contenir des petits objets.
-Gauthier, passe-moi la pince à tissus et une coupelle métallique.
Lorsqu’il ressortit l’instrument de l’endroit où aurait dû se trouver un œil, il y avait à son extrémité quelque chose qui ressemblait à un bout d’os recouvert de sang séché.
En l’observant de plus près, il s’aperçut qu’il s’agissait en réalité d’une prémolaire. Une dent humaine.
Dans les cinq minutes qui suivirent, il retira ainsi quinze dents de la cavité de droite, et quatorze de la gauche. Certaines étaient abimées et avaient été rafistolées avec des plombages.
Mais elles avaient toutes le point commun d’être enduites d’hémoglobine.
Il s’approcha un peu plus près du visage et étudia les aspects des blessures oculaires.
- L’énucléation a été faite sauvagement. Les quatre muscles droits, les deux muscles obliques et le nerf optique ont été sectionnés avec un outil tranchant mais non chirurgical. Je pencherais pour des ciseaux, un couteau ou un cutter. Il y a une forte présence de sang dans les cavités orbitales, ce qui signifie que lorsque la victime s’est fait arracher les yeux, elle était encore en vie.
- Est-ce que c’est la raison de la mort ? s’enquit Franck.
- Je ne pense pas. L’hémorragie n’a pas été suffisamment conséquente pour provoquer la mort. Mais si le sujet était fragile, la douleur a pu engendrer un arrêt cardiaque. L’étude des organes nous permettra d’être fixés. En tout cas, pour les prélèvements de l’humeur vitrée, faudra repasser.
Les mains gantées du légiste se posèrent sur la bouche afin de l’ouvrir et d’examiner l’intérieur.
Franck eut un haut-le-cœur qu’il réussit à contenir en découvrant le contenu.
Dans une bouillie de sang coagulé et entre les mâchoires édentées, deux iris observaient les doigts qui s’agitaient autour des lèvres du cadavre.
Les globes oculaires avaient été placés, tant bien que mal, dans l’orifice buccal.
Tout en immortalisant la scène sur la pellicule, Nathalie ne put s’empêcher de faire un commentaire.
- Mais quel malade peut avoir l’esprit aussi dérangé pour faire un truc pareil ?
- Attendez encore un peu, répliqua Varenne. Si les radiographies sont exactes, vous risquez de ne pas être au bout de vos surprises.
Sur ces paroles, il s’empara de nouveau de la pince et des ciseaux qu’il avait utilisés auparavant pour ôter les fils des yeux et de la bouche du pauvre Grec, puis tout aussi méticuleusement, il retira les fils qui reliaient sa gorge à son pubis.
Un morceau de plaque minéralogique était calé entre les côtes de la cage thoracique, sur lequel était gravé le chiffre 196.
Une fois retiré, il fût placé avec les fils, autres pièces à convictions.
- Je crois qu’on va devoir se passer de l’examen de la plupart des organes.
Le bloc cœur-poumons, le foie, les reins, la rate manquaient à l’appel. Seuls subsistaient pour l’analyse, l’estomac, la langue et le larynx.
Si on pouvait tirer quelques informations de l’estomac, comme l’heure approximative du dernier repas, l’étude du larynx et de la langue n’apporteraient rien d’utile. Le défunt ne paraissant pas avoir été assassiné par strangulation ou par suffocation.
- Notre gus devait mouiller dans une affaire de trafic d’organes, dit Franck en jetant un regard de dégoût sur la dépouille de Doukas. Tu crois qu’on aurait pu l’utiliser comme donneur non-volontaire ?
- Non, pas du tout. Et c’est un non catégorique. Là encore, les organes n’ont pas été ablatés correctement sur un plan médical. Ils ont été arrachés violemment. La personne qui a fait ça ne pourra pas les utiliser pour une transplantation.
Pour le cœur par exemple, les veines caves et l’aorte n’ont pas été sectionnées, mais littéralement broyées.
- Mais quel intérêt l’assassin peut-il avoir à prélever ces organes s’il ne peut rien en tirer ?
- Ca, c’est ton job de le découvrir Franck. Je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est que votre apollon a succombé lorsque son bourreau lui a extrait le cœur.
Il effectua encore quelques examens, des prélèvements, puis demanda à Gauthier de refermer le corps et de le nettoyer.
Varenne raccompagnait les deux flics vers la sortie de la salle lorsque Lascaux lui demanda s’il savait pourquoi le macchabé sentait autant la javel.
- Ce n’est qu’une supposition, mais vois-tu, en chambre mortuaire, on utilise de l’eau de Javel® à 36°Chl, ce qui représente environ 2% de chlore actif, pour procéder à la désinfection des sols et surfaces, des protections réutilisables comme les bottes et les lunettes, les récipients contenant les prélèvements, et également le corps du défunt quand toutes les incisions cutanées ont été suturées. En passant l’intégralité du corps à la javel, l’assassin a du vouloir s’assurer d’effacer toute trace pouvant permettre de l’identifier.
- Je te remercie Jacques. Je sais que ce n’est pas la procédure, mais est-ce que tu peux me faxer une copie du rapport d’autopsie quand tu l’auras rédigé ?
- Pas de problème mon Père. Tu sais que c’est un péché ? Tu vas devoir te trouver un confesseur.
- Et toi un plombier. Ce serait un comble que ta fuite perdure.
Franck prit congé et regagna la sortie de l’Unité Médico-Légale en compagnie de Nathalie.
En enfourchant sa moto, il lui requit de faire parvenir à son bureau les clichés de l’autopsie pour la fin d’après-midi.
Il était 13h30.
Elle allait devoir faire vite."